L’impact du réchauffement climatique sur le désert
Les déserts (chauds) sont les zones aux températures les plus élevées à la surface du globe. Pourtant, le réchauffement climatique enregistré partout et qui progresse de façon constante, n’épargne pas ces zones déjà surchauffées, bien au contraire. Entre 1976 et 2000, les températures dans les déserts ont augmenté de 0,5 à 2 degrés ; c’est plus que la hausse moyenne dans le reste du monde, qui, elle, a augmenté de 0,45 degré. L’horizon 2100 est encore plus sombre. Il est en effet estimé que la température pourrait encore grimper de 5 à 7 degrés. Dans le même temps, les dérèglements météorologiques s’accéléreront aussi. Le rythme des précipitations, par exemple, s’aggravera dans un sens comme dans l’autre : les déserts australiens devraient subir une baisse d’environ 15% de leurs pluies, tandis que le désert de Gobi serait sujet à l’inverse, ce qui serait dramatique pour l’accélération de l’érosion du sol.
L’une des conséquences les plus graves, à terme, du réchauffement climatique, est l’accroissement de la superficie des régions désertiques. Si les zones de chaleur extrême concernent aujourd’hui seulement les régions les plus chaudes du Sahara, soit moins d’1% de la planète, elles pourraient s’étendre jusqu’à occuper 19% des terres d’ici à 2070. Il est estimé que même en Europe, jusque-là sans désert, jusqu’à 8% des terres pourraient être considérées comme désertiques, surtout en Europe du Sud. Les conséquences seraient alors dramatiques. Les êtres humains ne pourront plus occuper ces terres, qui passeraient de ce que l’on appelle « niches climatiques » (car elles correspondent aux conditions idéales pour prospérer) à des territoires hostiles. D’immenses migrations de population seraient alors à prévoir ; les terres agricoles disponibles diminueraient encore ; et la population continuerait d’augmenter.
Afin de limiter les dégâts, la hausse de la température devrait être maintenue en-dessous de 1,5 degré – tout en sachant que la Terre a déjà subi une augmentation d’un degré. Les régions d’Asie du Sud-Est, d’Amérique Centrale et du Sud de l’Europe, de l’Afrique et de l’Océanie comptent déjà parmi les plus chaudes du globe et seraient les premières à bénéficier de la maîtrise du réchauffement. Elles comptent en effet un cinquième de la population mondiale dont les migrations climatiques pourraient être évitées. Le maintien d’une température maîtrisée permettrait en outre de combattre d’autres problèmes écologiques tels que la déforestation et l’accroissement des catastrophes naturelles et serait donc doublement bénéfique à la biodiversité mondiale.